1-définition de la
pharmacologie (pharmacology) :
Le
mot« pharmacologie» vient du mot grec pharmakon qui désigne le
médicament, mais aussi poison et logos qui veut dire science. C’est la
science des effets et du devenir dans l’organisme
des médicaments. Elle se différencie de la pharmacie qui fabrique
et dispense le médicament.
2-Les domaines de la
pharmacologie :
La pharmacologie couvre un champs extrêmement large,
elle comprend en dehors de la pharmacocinétique, pharmacodynamie, la
pharmacovigilance et la pharmacodépendance, l’étude du médicament chez
l’animal(pharmacologie expérimentale) ou chez l’Homme( pharmacologie clinique),
la pharmacoépidémiologie, la pharmacoéconomie et la pharmacosociolgie et bien
d’autres domaines.
3-Définitions utiles
3-1-Pharmacocinétique(pharmacokinetics)
Partie
de la pharmacologie ayant pour objet la description qualitative et quantitative
du devenir, en fonction du temps, des principes actifs (le vrai médicament)
dans l’organisme.
3-2-Pharmacodynamie(pharmacodynamics)
Etude de l’ensemble des effets d’un médicaments sur
l’organisme. Ainsi, le pharmacologue :
a-caractérisera les diverses effets
pharmacodynamiques du médicament sur un organe, l’animal ou chez l’homme. Exe :
effet hypotenseur, effet vasodilatateur, effet myorelaxant, effet hypocholestérolémiant,
effet hypothermisant,…
b-il cherchera aussi à en préciser le mécanisme.
3-3-Pharmacopée(pharmacopea)
-avec une majuscule :
Un
recueil officiel de mise à jour périodique. Ce recueil contient la nomenclature
des drogues, des médicaments, une liste des dénominations communes
internationales, les tableaux de posologie usuelles et maximales, les
caractères des médicaments, les moyens permettant de les identifier, les
méthodes de contrôle, les procédés de préparation, de stérilisation et de
conservation, les règles de conditionnement,…, en bref tout renseignement pouvant
être utile au pharmacien pour sa pratique.
-avec une minuscule :
Ensemble des
médicaments disponibles : pharmacopée chinoise, pharmacopée européenne.
3-4-Pharmacovigilance (pharmacovigilance) :
Discipline
ayant pour objet la détection, l’évaluation, la compréhension et la prévention
des risques d’effet indésirable des médicaments : MEDIATOR ,
THALIDOMIDE,…
3-5-Pharmacogénétique :
Branche
de la pharmacologie qui étudie les variations des effets ou de la
cinétique des médicaments en fonction des caractéristiques
génétiques de l'individu (variations inter-individuelles ou polymorphisme)
3-6-pharmacologie
moléculaire :
La
pharmacologie moléculaire étudie les propriétés physico-chimique (Pka, PM,
solubilité,…) des médicaments et l’influence
de ces propriétés sur leurs activités pharmacologiques.
4-Définition du
médicament
Un
médicament est toute substance ou composition présentée
comme possédant des propriétés préventives ou curatives à l’égard
des maladies humaines ou animales. Il s’agit aussi de tout produit
pouvant être administré à l’homme ou l’animal en vue d’établir un diagnostic
médical ou de restaurer, corriger ou modifier leur fonctions
organiques.
5-Origine des
médicaments
Les
médicaments peuvent être obtenu de sources très diverses.
-
Origine végétale :
c’est la source la plus ancienne, mais qui reste d’actualité ; on peut
citer les alcaloïdes (quinine, morphine,….), les glycosides (digoxine,
digitoxine,…), les gommes (mucilages laxatifs, gomme arabique).
-
Origine animale :
extraits de sang humain(sang total,plasma,cellules) , hormones(gonadotrophines,…),
enzymes(trypsine, chymotripsine,…), héparine.
-
Origine synthétique :
la plupart des médicaments actuellement commercialisés sont d’origine
synthétique, obtenu par synthèse totale ou hémisynthèse (certaines pénicillines :M
et A,…) :les sulfamides(antibiotiques : Flammazine et antidiabétiques :
GLIBENESE), barbituriques(GARDINAL,…)
-
Origine microbienne :
les antibiotiques(les pénicillines : pénicilline G produit par Penicillium
notatum , streptomycine) et certains anticancéreux (doxorubicine,
bléomycine, streptozotocine,…)
-
Origine biogénique :
les méthodes de « génie génétique » sont les dernières venues, elle permettent
de faire fabriquer par des cellules vivantes-procaryote ou eucaryote- des
substances naturelles polypeptidiques présentant toutes les caractéristiques de
leur modèle humain : « insuline humanisée », hormone de
croissance(GH), les différents types d’interférons, des facteurs de croissances
hématopoïétiques (érythropoïétine), anticorps inhibiteurs angiogéniques (Bivacizumab
ou AVASTATIN®) pour
traitement du cancer du sein(autorisé en février 2004),…
6-Les différents types
de médicaments
Il existe
trois types de
médicaments :
6-1-le
médicament magistral :
Préparé
extemporanément à la demande par le pharmacien selon la composition décrite par le médecin qui doit indiquer la
forme pharmaceutique, éventuellement des procédés de fabrication ainsi que
l’identité du malade. Ce type de médicament est
destiné à un seul malade (
exemple : préparation
dermatologique ).
6-2-le
médicament officinal :
Tout
médicament préparé( à l’avance) en pharmacie selon les indications de la pharmacopée
et destiné à être dispensé directement aux patients approvisionnés par cette pharmacie.
Exemples ; Alcool iodé, Eosine, vaseline salicylée…
6-3-le
médicament de spécialité:
Soumis
à la procédure d’AMM, c’est tout médicament préparé à l'avance, présenté sous
un conditionnement particulier et caractérisé par une dénomination spéciale. Tout
médicament n'est donc pas une « spécialité ». Bien noter les 3 critères qui
font la spécialité :
Ø la
fabrication industrielle, en série ;
Ø le conditionnement, boîtage, notice, etc.
Ø le
nom du médicament : le nom de marque, nom déposé, nom commercial.
Les spécialités pharmaceutiques
représentent l’essentiel des médicaments aujourd’hui utilisés. On distingues
deux catégories de spécialité :
6-3-1-Spécialité de
référence « princeps » : c’est la copie originale, appelée par son nom
commercial :KÉTUM, CLAMOXYL ,…
6-3-2-Spécialité
générique d’une spécialité de référence, celle qui a
la même composition qualitative et quantitative en principe actif, la même
forme pharmaceutique et dont la bioéquivalence avec la spécialité de référence
est démontrée par des études de biodisponibilité
appropriées. Ne peut être obtenue qu’au moins 15 à 20 après la mise sur le
marché du princeps, elle est appelée par son nom générique également appelé la dénomination commune internationale(DCI) :
Spécialité
de référence « princeps »
|
Spécialité
générique correspondant
|
·
CLAMOXYL
|
·
Amodex, Agram, Amophar ,
Amoxicilline EG
|
·
VOLTARÈNE
|
·
Voldal, Diclofénac Arrow,
Xenid, …
|
·
LUTÉNYL
|
·
Aucun générique pour le moment (avril
2003)
|
7-Dénomination des
médicaments :
On distingue plusieurs
noms pour un médicament :
7-1-Le nom chimique
qui correspond à la formule chimique, élaborée suivant les règles strictes
édictées par IUPAC ; exemple : -acide acétylsalicylique
- acide 2-[3-Benzoylphenyl]propionique
7-2-La dénomination
commune internationale : attribuée par l’OMS, permet de
regrouper selon des assonances voisines des produits de la même classe
pharmacologique (anticalcique : amlodipines, micardipines,…) ;
exemple :- l’acide acétylsalicylique en DCI est l’aspirine.
-
acide 2-[3-Benzoylphenyl]propionique en
DCI c’est le Kétoprofène.
7-3-Les noms
commerciaux : se réfère aux seuls impératifs
commerciaux, le signe * ou « ® » veut dire registred car ce nom est
une propriété commerciale. exemple :
-acétyl
salicylique = aspirine(DCI) = Aspegic*, Kardegic*(nom commercial).
- acide 2-[3-Benzoylphenyl]propionique=
le Kétoprofène(DCI)= PROFENID® (nom commercial).
8-L’Autorisation de
mise sur le marché (AMM) :
C’est
l’acte administratif qui permet à un fabriquant de commercialiser une spécialité
pharmaceutique et au médecin de la prescrire. Elle fixe les conditions de
sa commercialisation et de son utilisation. Elle est publiée au
Journal Officiel(en France).
Le
dossier doit comporter les résultats des vérifications de l’innocuité (sécurité)
et de l’efficacité du futur médicament ainsi que la qualité
pharmaceutique (niveau d’excellence de la fabrication :bonne
pratique de fabrication,…) . Ceci se déroule en deux grandes étapes : l’investigation
préclinique et l’étude clinique.
8-1-L’investigation
préclinique :
-fournit
des informations sur les propriétés des nouvelles substances. Le premier tri
peut être effectué à l’aide d’études, in vitro, pharmacologiques et
biochimiques (des études de liaison aux récepteurs) ou encore d’expériences
réalisées sur des cellules en culture, des tissus ou des organes isolés (ex
vivo).
-puis
on passe à l’expérimentation in vivo chez l’animal. Ce type d’études
indique d’abord si :
ü l’effet
recherché a bien lieu ;
ü et
s’il existe des effets toxiques :
·
toxicité aiguë : C’est la
toxicité d’une substance qui, absorbée par un individu à une dose élevée
provoque des troubles immédiats.
·
toxicité chronique : Appelée aussi toxicité à long
terme, elle représente la toxicité d’une substance prise par petites doses
longtemps répétées qui ne provoquent pas des troubles immédiats, mais aboutit
au bout d’un certain temps à des troubles de l’organisme.
·
les effets mutagènes : délétion,
insertion,…
·
cancérigène : provoque des cancers.
·
Tératogène : malformations congénitales du fœtus.
ü Il
faut aussi tester chez l’animal les voies d’administration et la distribution
et l’élimination (pharmacocinétique).
8-2-L’étude
clinique :
Elle comporte 4 phases.
1-en
premier lieu on détermine chez des volontaires sains (à l’exception de la France ) si les propriétés
observées chez l’animal se manifestent chez l’homme et on établit la relation
entre l’effet et les doses.
2-au
cours de la deuxième phase le médicament éventuel est, pour la première fois,
testé contre la maladie pour laquelle il est prévu chez un groupe de patients
sélectionnés. Si la substance montre une efficacité réelle et peu d’effets
secondaires, on passe alors aux études de la phase3.
3-l’action
thérapeutique de la nouvelle substance est comparé chez un groupe de patients
plus important à celle du médicament référence ou un placebo.
4-
après mise sur le marché du nouveau médicament, celui-ci reçoit un nom
commercial, ainsi débute la phase 4 des essais cliniques. L’expérience de
plusieurs années de prescription permet d’abord d’évaluer les indications et
les risques (pharmacovigilance) et ensuite de définir la valeur
thérapeutique du nouveau médicament.
9-Les fonctions du
médicament:
Un médicament peut exercer des fonctions fort
diverses :
9-1-fonction
thérapeutique: c’est la plus habituelle, elle peut être
9-1-1-préventive :
·
Individuelle(vaccination)
·
Collective (chimioprophylaxies
collective de la méningite, de la tuberculose)
9-1-2-curative :
ü thérapeutique
étiologique :
Le
médicament traite la cause de la maladie. Ex : traitement d’une infection
par les antibiotiques.
ü thérapeutique
symptomatologique :
Il
s’attaque aux manifestation de la maladie, sans pouvoir en traiter la cause.
Ex : l’usage d’un antalgique et antipyrétique (paracétamol) lors d’une grippe.
ü thérapeutique
substitutive :
Le
médicament est utilisé pour pallier à une insuffisance de l’organisme.
Ex : cortisone lors d’une insuffisance surrénalienne, l’insuline chez un
diabétique.
9-2-fonction
diagnostique: il peut s’agir d’opacifiants comme VISIPAQUE (Iodixanol).
10- constitution d’un
médicament :
Un médicament est
constitué de :
10-1-le (ou les)
principe(s) actif(s) (active principle(s)) :
C’est
le médicament proprement dit, c.-à-d., toute substance entrant dans la
composition des médicaments et responsable de leur effet pharmacologique.
Ex : pénicilline G.
10-2- l’(ou les)
excipient(s) (excipient(s)) :
Constituant
inactif du médicament. Il facilite l’administration du principe actif.
L’excipient peut être un colorant, conservateur, diluant, agrégant. Ex : eau physiologique pour préparation
et injection de la pénicilline.
Il peut être à
l’origine d’effets indésirables, on parlera alors d’excipient à effet notoire
(allergie aux sulfites, hyperglycémie pour le fructose,…).
11- formes
médicamenteuses :
-formes solides :
Poudre,
comprimés, gélules,…
-formes
semi-solides :
Pâtes,
suppositoires, …
-formes liquides :
Injectables
(ampoules incolores) ou buvable (verre coloré).
12-classification des
médicaments dans différents tableaux ou listes :
Lorsque l’AMM est
accordée par les autorités compétentes à un nouveau médicament pouvant
présenter quelques dangers pour les utilisateurs, ce médicament est inscrit sur
une liste, dite «des substances vénéneuse».
Vente libre :
médicaments non dangereux. Ex : aspirine, paracétamol,…
des substances
dangereuses : rarement des médicaments, sauf
cas particuliers(certains anticancéreux) ; ce sont plutôt :
ü des
substances et des préparations très toxiques pouvant provoquer la mort ou des
lésions graves.
ü Des
substances corrosives ou pouvant provoquer des lésions inflammatoires par
simple contact avec les tissus .
ü Des
substances à potentialité mutagène, cancérogène et tératogène.
liste I:
médicaments dits
anciennement « toxiques », ont une toxicité intrinsèque forte. Ils peuvent
provoquer des effets toxiques ou indésirables graves doses dépendant. Leur administration
demande une surveillance médicale. Ils peuvent présenter des risques sérieux de
potentialisation avec d’autres médicaments couramment associés. à forte dose.
Ex : DIGITALINE, PENICILLINE G, Viagra®, Cialis® et Lévitra®, …
liste II:
médicaments dits
anciennement « dangereux », ont une toxicité intrinsèque plus faible. Leur
administration peut s’accommoder d’une surveillance médicale moins étroite. Les
risques d’effets toxiques ou indésirables graves et les risques de
potentialisation sont plus faibles. . Ex : DICETEL, GARDENAL…
liste des stupéfiants :
Ce sont ceux susceptibles d’entraîner des toxicomanies(morphine, buprénorphine …)
substances psychotropes :
ce sont capable de modifier le fonctionnement
psychique( les benzodiazépines).
Exonération :
médicaments contenant une quantité d’une substance vénéneuse inférieure à une
limite fixée par arrêté et vendu librement. Ex : sirop à la codéine,…
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